Originaire d’Ouassala, dans le cercle de Bafoulabé, Mamadou Doumbia, dit Michel, incarne l’essence même de notre culture que certains préservent avec passion. Dès l’âge de 16 ans, il se lance dans le théâtre et se distingue en remportant le titre de meilleur danseur lors d’une semaine culturelle à Toukoto. Il a participé deux fois à la biennale nationale à Bamako et quatre fois au niveau régional à Kayes, Bafoulabé, Kita et Kéniéba. Aujourd’hui chef de village d’Ouassala, Mamadou Doumbia nous partage son parcours.
« Je suis Mamadou Doumbia, dit Michel, né et grandi à Ouassala. J’ai fait beaucoup de choses dans mon enfance. À partir de 16 ans, j’ai commencé à pratiquer le théâtre. Nous sommes allés à Toukoto pour une semaine culturelle, où j’ai été désigné meilleur danseur de la compétition, c’était à l’époque de Modibo Keita. »
Ensuite, poursuit-il, j’ai fait toute ma carrière dans la musique, c’est-à-dire chanter les chants du terroir. Toute la célébrité que j’ai dans mon domaine est grâce à la pratique et à la valorisation de notre culture, à travers la danse Dounga et aussi la fabrication des masques Dounga. Juste pour dire que j’ai pu réaliser beaucoup de choses dans ma jeunesse, avec deux participations à la biennale au niveau national à Bamako et quatre participations au niveau régional à Kayes, Bafoulabé, Kita et Kéniéba, où j’ai même obtenu des diplômes de participation.
Je précise aussi que tout ce qui est lié à Ouassalla m’intéresse à plus d’un titre et, pour cela, je suis prêt à faire l’ultime sacrifice pour mon village natal. Je suis connu partout dans le cercle de Bafoulabé sous le prénom Michel, parmi les gens de ma génération. La plupart de la nouvelle génération ne me connaît que par mon nom, car elle n’a pas connu notre époque de jeunesse. Même quand vous arrivez à Mahina, dites simplement « Michel de Ouassalla » et vous verrez que beaucoup de personnes me connaissent.
Ce que je veux prodiguer comme conseil aux jeunes, c’est qu’ils s’intéressent à la valorisation de notre culture en l’apprenant à toutes les étapes : la confection des masques et bien d’autres choses. En s’intéressant à notre culture, ils peuvent mieux la promouvoir pour l’exporter hors de nos frontières. Moi, qui suis devant vous aujourd’hui, j’ai le diplôme de Dounga et du Baara, et j’ai parcouru tous les cercles de la région. Actuellement, je suis le chef du village de Ouassalla. Après tant d’années au service de la culture, le trône de la chefferie m’a fait appel, ce qui explique que je sois aujourd’hui le chef du village de ma communauté.